Mercredi 18 Juin, 8H15

J'avais arrêté la voiture à deux pas de la maison des Bésière. Debout, face à l'entrée j'entendais des cris qui semblaient venir du premier étage. C'étaient ceux d'un enfant. De la colère semblait-il. Il me semblait que la Chose avait bien commencé son œuvre.

Plutôt que de courir jusqu'à la porte et de l'ouvrir d'un coup de latte dans le chambranle comme j'avais pris l'habitude de le faire ces derniers temps, je décidais de gravir calmement les quelques marches du perron. Les souvenirs que j'avais ressassés toute la nuit et toute la journée de la veille au volant de ma voiture, m'avaient convaincu que, même s'il fallait agir vite, la précipitation et le gros matos n'étaient pas les meilleurs outils à  employer contre un tel adversaire.

J'allais appuyer sur la sonnette d'entrée quand la porte s'entrebâillât. Interloqué, mon doigt suspendu en l'air, je baissais le regard et vit qu'un petit garçon d'environ six ou sept ans se tenait debout dans l'entrebâillement. Les Bésière avaient visiblement œuvrés à l'agrandissement de la famille. Les bruits de la maison me parvinrent plus distinctement. Les cris venant du premier étage continuaient. Ils venaient d'un autre enfant qui, à la voix semblait avoir quelques années de plus que le petit qui se tenait en face de moi. Le visage de ce dernier était impassible et, sous la tignasse épaisse, je décelai une certaine animosité mêlée de crainte dans le regard qu'il me portait.

Outre les cris, j'entendais une voix de femme qui suppliait.

- Mon chéri, ouvre la porte. Je t'en supplie, arrête de taper dans ce mur. Tu vas te faire mal.

Sybille !

Plus que la vue de la maison, sa voix me ramena à nouveau une dizaine d'année en arrière.

Sauvez moi ! Sol faites quelque chose… Je vous en supplie !

Je n'avais pas quitté le mioche des yeux. Son regard toujours braqué sur moi, j'eu l'impression que malgré le fait que nous nous voyions pour la première fois, il semblait me reconnaître. Je me secouais de l'intérieur et décidais de désamorcer la tension qui s'installait.

- Tes parents ont sûrement dû t'apprendre à accueillir les invités d'une autre façon….

Le môme ne répondit pas. Il cligna des yeux, retourna sa tête un bref instant et revint sur moi. Il se décida à lâcher la poignée de la porte. Celle-ci s'ouvrit plus largement. Sans aucun autre commentaire, j'entrais et gagnais les escaliers.



12/12/2007
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