Sans Nom

Et voilà ! C'est reparti pour une nouvelle aventure de Sol le Chasseur.
C'est un nouveau Jeu du Cadex.

Est-il nécessaire de rappeller les règles ? Oui, on ne sait jamais.
C'est David qui cette fois a commencé par un nouveau chapitre. Iso doit ensuite enchaîner, puis à nouveau à David, et ainsi de suite jusqu'à la conclusion surprise de cette histoire.

Si vous voulez connaître la première partie des Aventures de Sol : lisez LA TETE.

A aucun moment il n'est possible de savoir quelle longueur va avoir l'histoire, chacun des deux auteurs va essayer de surprendre l'autre.

Bonne lecture.


26 aout, 3:00

26 août, 3:00.

« Entre donc, Sol. Mon vieil ami… »
Le chasseur suspendit son geste et entra sans frapper, un simulacre de sourire sur son visage tendu. A peine entré, la jeune antillaise qui l’avait accompagné jusque là referma brutalement la porte dans son dos.
L’obscurité qui régnait dans la pièce était totale. L’air saturé d’encens et parfums capiteux. L’atmosphère pesante et électrique. Mais il était de notoriété publique que l’on allait voir Mama Gri-Gri pour l’efficacité de son « travail ». Pas pour faire la causette. Les marabouts du XVIIIième étaient là pour ça…
De plus, toutes ces choses (l’obscurité, les parfums, les ambiances surnaturelles), ne dérangeaient pas le chasseur.
Tout cela ne le dérangeait même plus du tout.

Il se dirigea vers la vieille.
Mama Gri-Gri se balançait dans son rocking-chair, faisant crisser le parquet délabré de son appartement du XIième arrondissement. Aux grincements cadencés se joignirent des craquements lourds, le temps pour Sol d’arriver jusqu’à Mama. Après l’avoir respectueusement embrassé sur la joue, il s’assit face à elle.
Sa voix d’outre-tombe s’éleva :
« Tu savais que j’allais venir ?
- Oui. Ghédé me l’a montré la nuit dernière.
- Alors d’autres sont peut-être au courant…
Ce n’était pas vraiment une question mais Mama Gri-Gri sembla prendre le commentaire comme tel. Elle partit d’un éclat de rire démoniaque, avant de se reprendre. De son accent créole le plus outrancier, elle s’exclama :
« Mais mon petit, voyons… Depuis ton affaire avec Annaon, les loas ne parlent plus que de toi ! »

Le regard du chasseur se fit plus noir. 

" C’était pas bon, ça… Pas bon du tout.
Il fallait que j'éclaircisse certains points concernant mon… état… avant une quelconque confrontation. Mais vu le nombre d’ennemis que je m’étais fait depuis que j’étais dans le business, nul doute que l’un d’entre eux déciderait de tenter sa chance avant que je me refasse. C'était une question de temps, je le savais...
Néanmoins, je m’étais pas tapé tout le trajet jusqu’à Paris pour parler people avec Mama. J’avais besoin de réponses à certaines questions très précises. Et d’un peu d’aide logistique aussi.
C’était pas évident de partir faire du tourisme aux Antilles avec ma p'tite famille, dans l’état où on se trouvait tous les trois… "

07/01/2008
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26 aout, 4:15

Sol était pensif… Il se demandait s’il ne devait pas poser encore une question à Mama Gri-Gri. Mais autant de mauvaises nouvelles en si peu de temps ? Probablement qu’une question de plus allait apporter d’autres ennuis.

Il sortit de l’immeuble sans se retourner. Toujours le même rituel. La rue était surveillée par les jeunes protégés de la vieille, ils veillaient sur la voiture de Sol et sur les deux passagères.

 
Le chasseur marcha droit vers le véhicule, il tenait entre ses mains un paquet emballé dans du papier journal.

 
« M’voilà bien… la solution est dans cette boite… mais je ne dois l’ouvrir à aucun prix… ça m’avance énormément… Un instant j’ai cru que c’était une énigme à deux balles… Le style je n’ai qu’à la faire ouvrir par quelqu’un d’autre. Mais non, Mama me l’a vivement déconseillé aussi. Je veux bien, mais comment je vais faire pour aller à Haïti ? Il ne me restait plus qu’à trouver un avion ou un bateau qui accepte les passagers clandestins… »

 Sybille ouvrit la porte du côté passager sans un mot ni un regard pour Sol et ce qu’il tenait dans les mains. La jeune femme au regard vide, avait pris le volant. A l’arrière sur la banquette, la petite dormait.

 « Direction Port-au-Prince ! La vieille m’a donné… une solution à nos problèmes. Il faut juste qu’on arrive à quitter le pays… Ah et aussi, il faudra qu’on sacrifie un poulet et une bouteille de bon rhum, pour la protection des Loas… » Déclara Sol de sa voix éraillée.

 Sans un mot, sans un mouvement de tête, Sybille démarra la voiture. Elle avait décidé de rouler vite, direction le sud.

« Orly ? Ou un petit aéroport ? D’ accord, c’est rapide comme solution. »

Sol était obligé de deviner les intentions de la jeune femme. Elle refusait toujours de prononcer un seul mot.

 « Où on va ? fit une petite voix à l’arrière. La petite s’était réveillée.

- Je crois qu’on va faire un tour en avion. On va à Haïti. » Dit Sol tandis qu’il regardait  la boite qu’il avait posé sur ses genoux.


16/01/2008
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